Dans le rite byzantin, l’année liturgique comprend en réalité quatre cycles, qui se superposent et se compénètrent pour donner à la prière liturgique de tous les jours son caractère particulier.
Le calendrier liturgique byzantin suit le calendrier grégorien, c’est-à-dire le calendrier civil universel, pour les fêtes fixes, celles du Ménée.
Avec Adrian Iuga prêtre orthodoxe, appartiens au patriarcat de l’Eglise orthodoxe roumaine.
Responsable de plusieurs paroisses et missions en Pays de Loire et Bretagne.
Egalement recteur de la paroisse orthodoxe roumaine « Les Saints Apôtres Pierre et Paul » à Vertou / Nantes.
Si vous voulez réagir à l’émission ou poser des questions, envoyez un mail à : regards-eglise-orthodoxe@radio-fidelite.com
L annee liturgique Byzantine 091220
- Le cycle annuel des Fêtes fixes
D’une part, l’Église nous propose chaque jour de l’année la mémoire d’un ou de plusieurs saints ou des « grandes fêtes ».
Les fêtes des saints
Le culte des saints (dont la fête est la forme principale) a comme point de départ le culte des martyrs, qui étaient honorés par une assemblée locale de fidèles réunis autour du tombeau d’un martyr (ou du lieu où étaient déposées ses reliques), le jour de l’anniversaire de sa mort, la naissance à la vie éternelle.
A partir du IVe siècle, avec la fin des persécutions et la paix constantinienne, le culte des martyrs se développe, se délocalise et s’universalise : « Au début, chaque Église honorait ses propres martyrs, à l’exclusion des autres ; c’était, pour chaque communauté, une série d’anniversaires de famille. Déjà, dans la première moitié du IVe siècle, on constate des emprunts à des Églises étrangères ». Un peu plus tard l’on commença à célébrer, à côté des anniversaires des martyrs, ceux des évêques. Puis, « d’autres noms encore allaient, presque partout, grossir les listes. Ainsi, quelques-uns des plus grands saints du Nouveau Testament sont fêtés dans la semaine de Noël : St. Étienne, St. Jacques et St. Jean, St. Pierre et St. Paul. Nous trouvons déjà ces fêtes établies en Cappadoce, dans le dernier quart du IVe siècle. […] Par une suite naturelle, tous les saints personnages, qui avaient été choisis par Dieu pour coopérer à la Rédemption, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, devraient avoir leur place dans l’hommage solennel de la reconnaissance de l’Église […]. Le temps approche où l’objet du culte va une dernière fois s’étendre ; on assimilera aux martyrs les grands ascètes et d’autres personnages illustres par leur sainteté ». Ainsi donc, les fêtes des saints ont commencé à remplir le calendrier.
Les « Douze grandes fêtes »
Les « Douze grandes fêtes » célèbrent la mémoire d’un événement du Salut, de l’action de la grâce de Dieu parmi nous :
- La Nativité de la très sainte Mère de Dieu et toujours vierge Marie (8 septembre)
- Exaltation de la Précieuse et Vivifiante Croix (14 septembre)
- Entrée au Temple de la très sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie (21 novembre)
- Nativité de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ – Noël ou la Nativité selon la chair de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ –(25 décembre)
- Sainte Théophanie de Notre Seigneur Dieu Sauveur Jésus-Christ (Baptême du Christ, Théophanie) (6 janvier)
- La Sainte rencontre de Notre Seigneur Dieu Sauveur Jésus-Christ (Chandeleur, Hypapante, Présentation au Temple de notre Seigneur) (2 février)
- Annonciation à la très Sainte Mère de Dieu toujours vierge Marie (25 mars)
- Résurrection de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ (Mobile entre le 4 avril et le 8 mai)
- Ascension de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ (40e jour après Pâques)
- Pentecôte (Descente du Saint Esprit sur les Apôtres) (50e jour après Pâques)
- Transfiguration de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ (6 août)
- Dormition de la très sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie (15 août)
Les fêtes fixes sont des fêtes célébrées selon le calendrier solaire, à date fixe, et dont l’offices se trouve dans les Ménées.
- Le cycle annuel des Fêtes mobiles
D’autre part, nous avons les fêtes du cycle pascal, liées à la date de Pâques (la Résurrection du Seigneur), date mobile, que les Saints Pères du 1er Concile Œcuménique (Nicée, 325) ont établie pour le Dimanche qui suit immédiatement la pleine lune après l’équinoxe du printemps.
En fonction de cette date, nous calculons les autres fêtes liées à Pâques :
- L’Ascension– jeudi de la VIème semaine après Pâques (40 jours après la Résurrection)
- La Pentecôte – 10 jours après l’Ascension ou 50 jours après la Résurrection.
Les fêtes mobiles sont des fêtes célébrées selon le calendrier lunaire, en fonction de la date de Pâques, et dont l’office de trouve dans le Triode et le Pentecostaire.
- Le cycle hebdomadaire
Ce cycle rattache à chaque jour de la semaine la commémoration d’un mystère particulier, d’un saint ou d’un groupe de saints.
C’est ainsi que :
- Le dimanche est consacré au souvenir de la Résurrection de Notre Seigneur,
- Le lundi est voué aux Saints anges,
- Le mardi est consacré à Saint Jean-Baptiste le Précurseur,
- Le mercredi et le vendredi rappellent le mystère de la Sainte Croix,
- Le jeudiest consacré aux Saints Apôtres, les Thaumaturges et les Évêques (spécialement Saint Nicolas),
- Le samedi, on fait commémoraison des Saints Confesseurs, des Martyrs, de tous les Saints et des défunts,
- Quant à la Sainte Vierge, elle est commémorée tous les jours, à tous les offices, et particulièrement le dimanche, le mercredi et le vendredi, en raison de sa participation au mystère de la Rédemption..
- Le cycle de huit semaines
Ce cycle dit cycle de l’Octoèque organisé selon les huit modes de la musique byzantine. La série des huit semaines ou des huit modes commence le dimanche de Saint Thomas qui suit immédiatement la fête de Pâques.
Saint Jean Chrysostome, tout en reconnaissant que l’Église de L’Ancienne Alliance employait des instruments de musique pour louer Dieu, enseignait depuis l’incarnation du Christ, le corps devait seul servir d’instrument pour la louange. De fait, ni les Apôtres ni les Pères de l’Église n’utilisèrent d‘instruments autres que la voix pour louer Dieu.
La musique byzantine est donc purement vocale, et l’art de la psalmodie comprend non seulement le chant mais aussi la récitation ou la lecture en Église des textes sacrés.