Cette dette qui nous menace

 

Interrogé récemment sur le poids de la dette publique en France, le président Emmanuel Macron a, comme pour tous les grands sujets, l’immigration, la délinquance, ou le déclassement de la France, déclaré en même temps qu’il n’y avait pas de problème, mais qu’il s’en occupait.

 

Prestidigitation habituelle qui fait croire aux Français qu’on gère les problèmes mais aboutit le plus souvent à l’inaction.

 

Selon lui l’endettement ne serait « pas beaucoup plus au-dessus de la moyenne européenne».

 

Que disent les chiffres officiels ?  La dette publique atteint 112% du PIB en France contre 84% en moyenne en Europe. 28 points de plus !

 

Pendant ce temps notre déficit, rarement en dessous des 3% du PIB, est resté anormalement élevé après l’épisode Covid de 2020 : encore 5% en 2023.

 

Problème : la France contrairement à ses voisins n’arrive plus à réduire sa dette publique quand l’économie va mieux. Entre 2013 et 2019, période de reprise, la dette publique a diminué de 9 points en Europe, alors qu’elle augmentait de 4 points chez nous.

 

Nous avons pris la fâcheuse habitude de vivre à crédit.

 

Je cite la Cour des Comptes : « la situation des finances publiques de la France restera en 2023 parmi les plus dégradées de la zone euro, alors que la Commission européenne juge que les risques sont élevés sur la soutenabilité de la dette publique française à moyen terme ».

 

En clair, nos dirigeants gèrent mal le budget de l’État et cela fait peser un gros doute sur la capacité de la France à payer ses dettes.

Nous avons d’ailleurs senti le vent du boulet en début d’été. L’une des agences de notation a dégradé l’évaluation de la France.

Si Standard and Poors la principale agence s’y mettait elle aussi, une cascade de difficultés pourrait nous dégringoler dessus.

 

Car ces chiffres un peu abstraits nous concernent tous.

 

Si la note de la France est dégradée, la confiance va s’effriter,  les taux auxquels la France emprunte vont augmenter. Par voie de conséquence tous les taux d’emprunt, notamment pour l’immobilier, vont grimper.

 

Pour l’État la charge de la dette ira croissant. Et comme nos gouvernants, poussés par la démagogie, rechignent à réduire les dépenses, les impôts vont encore augmenter. C’est le cas actuellement des propriétaires dont la taxe foncière grimpe à nouveau de 7 % au minimum. Et le gouvernement vient de repousser la suppression de la CVAE qui pèse sur les coûts de production des entreprises.

 

Vouloir réduire le déficit en continuant à dépenser ce n’est pas possible.

 

S’endetter un peu, cela fait partie d’une saine gestion, mais s’endetter beaucoup c’est se soumettre à son banquier. La France est-elle encore souveraine ? Jusqu’à quand ? Rappelons-nous le scénario catastrophe de la Grèce obligée par toutes les institutions politiques et bancaires de tailler dramatiquement dans ses dépenses notamment les salaires des fonctionnaires pour s’en sortir.

Espérons ne pas en arriver à cet enfer.

Cette Dette qui nous menace - Le Billet d'humeur
Quelle gestion par l'Etat ?