Kévin, Mattéo, Gérald et tous les autres…
Vous vous rappelez sans doute, les violences urbaines qui ont frappé la France du 27 juin au 7 juillet : 70 départements et 516 communes touchées, 436 bureaux de tabac et 370 agences bancaires attaqués, des écoles abîmées ou détruites et un coût global des destructions estimé à un milliard d’euros. Le ministre de l’intérieur disait des émeutiers le 5 juillet, je le cite :« Oui il y a des gens qui apparemment pourraient être issus de l’immigration. Mais il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo.»
Mais alors pourquoi Kévin et Mattéo ?
Eh oui, Pauvres Kévin, pauvres Mattéo ! Le ministre voulait nier ainsi un lien possible entre immigration et délinquance, entre violence et affirmation identitaire séparatiste. Mais en même temps, le ministre nous livrait des prénoms étrangers européens. Kévin, sans doute encore des supporters anglais et Mattéo, ah ces Ritals, toujours des délinquants… A moins que Kevin et Mattéo ne renvoient à des prénoms utilisés dans les classes populaires. Tout le monde ne peut pas s’appeler Pierre ou Marie.
Mais alors, Eric, pourquoi revenir sur cette querelle des prénoms ?
Eh bien, parce que le 25 août l’Inspection générale de l’administration et celle de la justice ont rendu, leur rapport sur «les profils et motivations des délinquants interpellés à l’occasion de l’épisode de violences urbaines». On y apprend je cite qu’« une grande majorité des émeutiers interpellés sont des jeunes individus de nationalité française, mais originaires de l’immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne ». Adieu Mattéo et Kévin.
Autre surprise, ces jeunes émeutiers ont agi par opportunisme, plus par curiosité ou recherche d’adrénaline, que par revendication politique et religieuse.
Une dernière remarque, si vous permettez,. Monsieur Macron a eu raison dans ces événements de souligner la défaillance des parents. Et de fait les pères y sont singulièrement absents ; mais ces jeunes délinquants français sont aussi passés par les écoles de la République pendant plus de 10 ans. Qu’y ont-ils appris ?
Qui sont les jeunes ?