Le 21 mars dernier, journée mondiale de la trisomie 21, un nouveau café a été ouvert à Nantes en lieu et place d’un restaurant archi-connu appelé le Petit Flore qui voisinait la place Royale et sa fontaine… Mais ce café n’est pas comme les autres puisqu’il s’appelle « Le café Joyeux » et qu’il fait travailler des personnes en situation de handicap mental et cognitif, autistes ou porteuses de la trisomie 21, découverte par le professeur Jérôme Lejeune et son équipe en 1959.
À l’origine de ces cafés où l’on peut aussi déjeuner ou dîner, un breton de Dinard, Yann Bucaille, catholique pratiquant, qui après avoir fait fortune dans l’industrie a voulu rendre aux autres et surtout aux plus démunis une part de ce qu’il avait lui-même reçu si l’on veut bien considérer la parabole des Talents comme une grande leçon de christianisme vivant!
Le tout premier café Joyeux est né à Rennes en 2017 avec la volonté de « faire chanter le regard de la société sur le handicap »… Cette enseigne a depuis fait des petits en s’installant à Paris, à Bordeaux, à Tours et à Lyon mais aussi à Lisbonne ai Portugal et à Bruxelles en Belgique.
170 équipiers, comme ils s’appellent, sont aujourd’hui salariés en CDI dans ces cafés dont Nantes aujourd’hui est le treizième.
À la carte de ces établissements atypiques, on retrouve une cuisine familiale toute simple et des plats basiques et délicieux comme des croque-monsieur ou des quiches revisitées en toutes saisons. Sans oublier des pâtisseries faites maison.
Un autre établissement dans l’île de Nantes, indépendant, baptisé « Chromosome » offre, peu ou prou les mêmes prestations au service du handicap. À lui aussi un grand coup de chapeau!
Modeste et déterminé, le créateur des cafés « Joyeux » a emmené à Rome plusieurs de ses salariés pour voir le Pape François et dialoguer avec lui sur l’originalité de cette démarche entrepreneuriale… Yann Bucaille, 54 ans, ancien scout-marin, père de quatre enfants, proche de la communauté de l’Emmanuel, a été interpellé un jour sur son catamaran par un jeune autiste qui lui demandait un job! Cette rencontre inopinée a été un véritable « choc » qui l’a incité, avec son épouse, à se lancer dans l’aventure des cafés Joyeux où l’on est servi avec le coeur… Chacun d’entre nous, croyant ou pas, doit participer à cette grande aventure en allant boire un verre ou déguster un plat dans ces cafés Joyeux qui portent en eux-mêmes une part de cette Espérance essentielle qui rend la vie plus belle et plus généreuse… Il y a deux mille ans, un homme est venu sur terre nous expliquer que toute action en faveur des plus petits était une louange au Créateur!
Yann Bucaille a sans doute médité la leçon. Ses cafés Joyeux qui naissent un peu partout en sont la plus significative et la plus concrète des illustrations…
La bonne initiative de Yann Bucaille