Je me souviens d’une anecdote, en 1964 je crois, quand j’avais treize ans et que mes parents étaient allés à la gare de Nantes chercher un jeune prêtre de la famille pour le ramener à Noirmoutier.

Peu avant de passer le gois, il n’y avait pas de pont à l’époque, une réflexion de ce jeune tonsuré me choqua bougrement.

En passant devant une statue de la Vierge Marie à l’entrée d’un village, il s’exclama à haute voix en disant: « Quand est-ce qu’on en finira avec ces symboles d’un autre âge! ».

Il était moderne, progressiste et content de l’être. Vatican II était passé par là… Cette réflexion ne suscita que le silence gêné de mes parents qui faisait passer l’esprit de famille avant les querelles liturgiques à venir.

Nous demeurions dans la foi du charbonnier et nous avions raison. La foi des petites gens. Celle des symboles d’un autre âge… Je narre cet épisode peu glorieux et très ancien dans une actualité confondante. Car l’éclat de voix de ce jeune prêtre emporté plus tard par la bourrasque de mai 68, allait devenir la petite musique des laïcistes d’aujourd’hui.

Dans notre région tout le monde a entendu parler de la statue de Saint Michel aux Sables d’Olonne ou de celle de Jean Paul II à Ploërmel.

Cela devient monnaie courante, hélas…

Aujourd’hui c’est d’une statue de la Vierge Marie à La Flotte en Ré, dans cette île où furent emprisonnés des centaines de prêtres réfractaires, dont il est question.

Cette statue élevée en 1940, remerciait la Vierge d’avoir sauvé un marin et son fils des flots déchainés. Par une famille esseulée et reconnaissante.

Une superbe statue blanche qui ne fait de mal à personne mais dont la Justice française, Cour d’Appel, s’entend, estime qu’elle n’a rien à faire sur l’espace public. Drôle de justice!

Demain, si l’on continue à ce rythme-là, ce sont tous nos calvaires, toutes nos croix aux virées de chemins, qui feront l’objet de procédures judiciaires déplorables.

La loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat doit être modifiée urgemment pour permettre le respect absolu de nos traditions ancestrales qui protègent notre patrimoine populaire le plus enraciné dans notre vécu collectif.

Car demain, sinon, on fera taire les cloches et on détruira nos chapelles, nos églises et nos cathédrales, au seul motif qu’ils sont des témoignages de foi contraires aux lois de la République! Ceux qui n’ont pas la mémoire courte savent que ce fut le leitmotiv de la Terreur en 1793!

Cela doit cesser. Et ce, rapidement…Faute de quoi, nous irons tous nous enchainer autour de la, statue de la sainte Vierge à la Flotte-en-Ré, pour la défendre et la sauver!

La justice républicaine doit comprendre que la France est toujours la fille ainée de l’Eglise et pour reprendre la belle exhortation du pape Jean-Paul II en 1978 sur la place Saint-Pierre à Rome: « N’ayez pas peur »!

Depuis, le mur de Berlin est tombé, le communisme avec et nous n’avons plus peur d’exiger le respect absolu de notre identité chrétienne et de ses symboles, au nom de notre liberté de conscience aussi irréfragable que sacrée!

La Vierge de l'ile de Ré - Le billet d'humeur - Mardi 17 janvier 2023
Quand la justice ordonne le démontage d'une statue religieuse