Laissez-nous Anne Frank … pour que vivent la France et  l’Europe

 

 

Tout le monde connaît Anne Frank et son célèbre journal, ce témoignage, sous forme d’un journal intime, de cette jeune fille juive née en 1929. Journal qui commence quand elle doit se cacher  à l’été 1942, pour échapper aux rafles nazies et se termine en août 1944, quand elle est raflée (elle a 15 ans) puis déportée au camp de  Bergen-Belsen où elle trouve la mort en février ou mars 1945. Pourquoi parler d’elle en ce moment ? Parce que l’on vient d’apprendre sur elle une nouvelle triste, inquiétante et même, selon moi, catastrophique. En effet la ville allemande de Tangerhütte (Saxe-Anhlat) a décidé de débaptiser sa crèche Anne Frank pour lui donner un autre nom. Pourquoi ? Je précise que l’événement que je rapporte date d’avant la guerre que la Hamas a déclarée à Israël . Pourquoi donc ? C’est à la demande de parents issus de l’immigration  qui ne se reconnaissent pas dans ce nom. Effectivement le nom d’une jeune fille juive peut gêner certains parents.

 

Alors pourquoi ce petit fait est-il inquiétant et même catastrophique ?

A l’heure où déferle en Europe et plus particulièrement en France, un antisémitisme décomplexé, d’un genre nouveau que certains qualifient de nouvelle judéophobie, à l’heure où se multiplient les actes antisémites, en paroles et en actions violentes, à l’heure où l’on parle d’antisémitisme d’atmosphère, à l’heure où on lit «les juifs à la mer», où une jeune militante palestinienne, chérie de certains milieux politiques français, explique qu’«Hitler est un enfant de chœur en comparaison de ce que les Palestiniens vont faire aux juifs», à l’heure où les juifs d’Europe, selon la Commission européenne ont peur, où les juifs français ont peur, Anne Frank nous est nécéssaire, car elle est notre histoire et notre identité européennes. Nous avons fondé après la guerre des États et une Europe humanistes et démocratiques fondés sur le refus et la  dénonciation de la bestialité nazie antisémite, au nom d’un plus jamais ça absolu, qu’il faut sans cesse rappeler. Car le pire, hélas, est toujours possible. Et c’est pouruoi, moi aussi, j’ai peur.

Laissez-nous Anne Franck...- le Billet d'humeur
pour que vivent la France et  l’Europe