Le bénévolat rend libre

 

Il est des utopies qu’il convient de conserver, de maintenir vivante, voir de promouvoir

Qui pourrait assimiler travail et bénévolat et rendre comparable l’engagement du volontaire à celui du travailleur, par essence asservi. Personne à l’évidence, et pourtant que de similitudes apparaissent à l’analyse raisonnée des engagements que l’un ou l’autre des statuts supposent :

 

« Tiens, bonjour, Tu fais quoi si tôt dehors sur ton vélo ?

Ben , je vais rejoindre mon association , ils ont besoins de moi

Et toi ?

et bien moi,  je file au travail, mon patron m’attend !!! »

On le voit, Tout est question de perception : En apparence, le travailleur, c’est celui qui n’a vraiment pas le choix quand le bénévole décide lui de son joug , de son asservissement , avec délectation.

Pourtant, L’un et l’autre s’accomplissent dans leur tâche, l’un et l’autre se veulent un maillon essentiel de leur structure, qu’elle soit une association ou une entreprise, l’un et l’autre s’identifient à ces dernières, l’un et l’autre n’existent en réalité que par la reconnaissance qu’ils recueillent au travers de leur engagement : j’existe et on me reconnait parce que je m’engage sous une forme ou une autre !

Et s’ils doivent quitter, pour diverses raisons, la structure où ils exprimaient leur savoir, leurs compétences, c’est souvent le même dépit qui s’affiche et qu’ils traduisent par l’éternel phrase : « je n’étais plus en phase !!! » …commençant ainsi un même travail de deuil ; …ce qu’ils ont aimés hier, ils le fuient aujourd’hui, voguant vers d’autres engagements « libres ou contraints » !

Vous m’interjecterez qu’une différence essentielle subsiste quand même entre travail et bénévolat : le contrat juridique et son corollaire la sanction pécuniaire : C’est en partie vrai, mais le contrat juridique, le contrat de travail donc , revêt le même engagement moral que le contrat par lequel s’engage le bénévole ; Et , à ce dernier , on fait signer maintenant ,le plus souvent une « charte » , qui ressemble étrangement à un contrat ….il subsiste entre les deux , travail et bénévolat , en définitive , une seule et ténue différence : le paiement d’un engagement  .

Quoique, La jeunesse balaie de plus en plus souvent, d’un revers, la dimension du salaire dans leur choix d’un job ; Elle n’est plus, de loin, l’élément déterminant de l’engagement contractuel mais devient un appendice, une annexe , un codicille  ….Se dessine alors une nouvelle utopie : , ce que j’appellerais : « le travail bénévole salarié » , une forme de synthèse entre travail rémunéré et engagement social et sociétal choisi

Et puis sur l’aspect financier, le bénévolat a une valeur pécuniaire que le droit, au moins le droit comptable, reconnait, de plus en plus : les rapports financiers des associations fourmillent maintenant d’information sur la valeur financière de l’engagement des volontaires.

Alors, Le bénévolat rend-il plus libre ? rien n’est moins sûr, mais …vive le bénévolat !!!

 

Le Bénévolat rend Libre - Le Billet d'Humeur d' Eric Bouron
Et vous, quels sont vos engagements ?