Peut-on encore se parler sans haine ?

 

Un phénomène me choque de plus en plus ; il devient impossible de débattre ni d’apporter la moindre nuance sur certains sujets, au risque d’être traité très vite de crétin ou de salaud.

La liste des sujets sensibles s’accroit chaque jour : le covid et les vaccins, dont les dogmes imposés ont fracturé les familles et les amitiés, l’immigration, le dérèglement climatique et l’écologie, les patrons et l’entreprise, le respect de la vie (essayez donc de vous afficher contre l’avortement !), la nation et l’Europe, ou la guerre en Ukraine.

Sur les réseaux sociaux, qui amplifient les oppositions et encouragent la bêtise, la moindre nuance peut vous valoir une volée de haine insensée.

Malheureusement, la presse traditionnelle n’instaure pas non plus un réel débat, argumenté et sur le fond. On vous sert une vérité unique toute faite, souvent produite par le gouvernement ; gobez-la et fermez-là !

Les réseaux et la presse sont-ils la cause de ces dérives?

 Le mal est plus profond. Je crois que notre société est dans un grand chaos intellectuel et moral, où Dieu et les idéaux collectifs sont morts, le tout sur fond de perte des racines et d’éclatements familiaux.

Le délitement de nos attachements divins, moraux, sociaux et familiaux nous laissent orphelins et désemparés. Dès lors, la moindre idée devient un absolu. On s’accroche mordicus à la moindre parcelle de conviction, de peur de tout perdre ; on exclut, on condamne. Le tribunal du bien et du mal s’installe sans débat possible, divisant les familles et les amis.

Chesterton, le philosophe anglais, remis récemment à l’honneur par le philosophe français Rémi Brague, avait parlé de ces « vérités devenues folles ». La liberté, la nation, l’universalité, la nature, le progrès, l’autorité ou l’égalité, sont autant de magnifiques valeurs. Le danger est d’en détacher une pour en faire un veau d’or, un absolu. On détruit ainsi l’harmonie du tout et on aboutit au totalitarisme et à la tyrannie.

La politique devient religion quand la religion disparaît.

Alors, comment apaiser nos débats et retrouver du sens ?

Nous pouvons d’abord d’exercer notre esprit critique, en s’informant au-delà du journal de 20 heures. Lisez divers journaux, allez à la recherche de l’information sur internet. Les scientifiques et les spécialistes ne sont pas tous d’accord, sur les vaccins, sur le dérèglement climatique et d’autres sujets. Nuançons. Écoutons-l ’autre, respectons-le.

Les valeurs qui construisent l’ordre social se répondent les unes aux autres en formant une harmonie. Au centre : figure l’être humain, sujet central de toute considération et objet d’amour, avant tout principe politique.

Ma conviction de fond est que le fédérateur, la clé de voute et le ciment d’amour de toutes ces valeurs c’est le Christ. Il nous aspire à voir plus loin que nos petites vérités humaines.

Son amour infini nous est infiniment proposé. Son esprit éclaire toujours. Sa parole brille éternellement.

Sous les cendres, la braise brule encore et peut enflammer le monde de son amour

Le Billet d'humeur du 31 août : Vincent Combeuil
L'art de la nuance.