Il y avait dans notre jeunesse et dans les écoles catholiques que nous fréquentions des moments privilégiés de foi et d’espérance quand étaient programmées dans des cinémas de quartiers ou des salles paroissiales des séances exceptionnelles censées nous prendre l’âme par les deux bouts, si j’ose dire, et nous donner envie de rejoindre sur le champ les missionnaires du monde qui faisaient le bien autour d’eux en propageant la Bonne Nouvelle!
Un Frère à quatre bras, venait d’ailleurs le lendemain, après que nous ayons réfléchi nous proposer de nous engager au service de l’Eglise en rejoignant des institutions qui nous prépareraient au grand voyage…
Je me souviens d’une séance sur le curé d’Ars et l’autre sur le Père de Foucauld qui m’émurent aux larmes au point d’avoir envie de sauter le pas et de les rejoindre…
C’était en 1961, j’avais dix ans, à Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle à Nantes, et je servais la messe tous les dimanches à Saint Donatien dans le rite tridentin ( il n’y en avait pas d’autres!) et le pape s’appelait alors Jean XXIII.
Aucune nostalgie dans cette évocation. Juste le besoin de narrer une période de l’Eglise qui semblait aller de soi.
Il y eut ensuite Vatican II, puis Paul VI, et les grands bouleversements dans l’Eglise que nous connaissons tous et qui conduisirent à des ruptures et à des divisions qui n’ont toujours pas disparues…
A Saint-Joseph-du-Loquidy où j’effectuais mon secondaire comme l’on dit, Mai 68 vint tout casser et la communauté des Frères à quatre bras se réduisit comme peau de chagrin. 90% d’entre eux désertèrent la mission et se retrouvèrent à la rue…
On venait aussi de nous proposer des cours d’éducation sexuelle au collège que nous refusâmes sine die. On avait alors, à quinze ans, et bien d’autres choses à penser…
Je dis tout cela aujourd’hui car je ne supporte plus la vague déferlante des abus sexuels dans l’Eglise qui touche en France des prêtres, des évêques et même des cardinaux! Non pas pour fermer les yeux, non pas pour protéger les coupables et oublier les victimes, mais parce que l’Eglise mérite beaucoup mieux que cela!
De ce point de vue, elle devrait réfléchir aux causes profondes qui abiment son image.
A commencer par les brebis galeuses qui n’ont pas été détectées à temps et qui la minent de l’intérieur!
Pour ne parler que de la France, il en va de la responsabilité de nos évêques de faire le ménage rapidement.
En séparant le bon grain de l’ivraie.
C’est à dire en retrouvant le chemin de la seule spiritualité qui vaille, dans la verticalité de l’Eglise, et qui permet à ses serviteurs de s’engager dans la plus parfaite et sublime transparence de la Vérité, avec un grand V, révélée par Jésus-Christ!
Hervé Louboutin se replonge dans ses souvenirs et s'inspire cette semaine d'une parabole bien connue.