Chichi frégi vient de l’appellation provençale du chichi. En provençal, chichi signifie « petit morceau » et frégi signifie « frit ». Il est possible qu’à l’origine le nom ait été chèchi frégi, car chèchi signifie « pois-chiche », et c’est avec de la farine de pois-chiche qu’on le préparait à l’époque .
Le “vrai” chichi frégi est un beignet long, cuit en forme d’anneaux. Ensuite, il est découpé en tronçons puis roulé dans du sucre. Il s’achetait dans des kiosques, au coin des rues ou le long des plages. Il se mangeait chaud, sur le pouce, à la “bonne franquette”.
le chichi est le descendant direct du tayo du Maghreb, ce beignet tout en longueur qui aurait été rapporté dans le sud de la France par les familles italiennes revenues sur le continent.
Il en existe en fait deux , celui de l’Estaque à Marseille et le Toulonnais !
Le Toulonnais a été Imaginé par Antoine Guglielmi en 1907, ce beignet faisait le plaisir des passants du cours Lafayette, le grand marché Toulonnais. C’est aussi pour la petite histoire ma madeleine de Proust puisque je le dégustais déjà les yeux fermés, à l’âge de 8 ans sur le parcours à pied qui me ramenait de mes cours de solfège du conservatoire de Toulon à mon domicile . Plus de 50 ans après ,quatre générations du Guglielmi se sont succédées pour fabriquer et vendre ce délice au goût inimitable, croustillant et fondant, au parfum de fleur d’oranger avec une touche d’huile d’olive…tout le sud dans la bouche !
Malheureusement cette petite boutique intitulé G Toine a fermé l’été dernier et son propriétaire a emporté avec lui sa fameuse recette.
Heureusement une nouvelle boutique « Le Chichi frégi toulonnais », est réapparu fin Août rue Cordouan à Toulon, mais il se dit que c’est la recette de l’Estaque que son propriétaire est aller déniché à coup de pastis à Marseille.
Servi chaud, croustillant à l’extérieur et très aéré et moelleux à l’intérieur, le Chichi Frégi peut se déguster nature, roulé dans le sucre, garni de Nutella, ou encore recouvert de chantilly et pour les plus gourmands, en combinaison avec du Nutella et de la chantilly…
Il fait partie de ce que l’on appelle aujourd’hui la Street Food mais il a été inventé dans les années 30 et ce sont les ouvriers travaillant dans les tuileries et les usines de l’Estaque qui l’ont popularisé. Ils le mangeaient debout, sous un arbre, ou sur le port. Une véritable pause plaisir !
C’est donc un régal pour les papilles et si en plus, on vous offre le “bada” … alors là… ce petit bout qu’il reste de la pâte, celui qu’on ne peut pas vendre car il est trop court, mais qui fait tant plaisir aux chanceux qui le reçoit ! Ce bada, c’est autre chose qu’un geste commercial, c’est aussi un lien d’amitié qui incite à discuter, à échanger et à passer un bon moment de convivialité, sous le soleil de la méditerranée .
Xavier Guillet nous parle du chichi qui en provençal, signifie "petit morceau" et frégi signifie "frit"