LE DOUTE EST PERMIS
J’hésite, tu hésites, il hésite
Le doute est permis ; il est même recommandé et …salutaire ;
le doute , c’est ce questionnement permanent , cette interrogation lancinante qui conduit à ne jamais penser que tout est définitif , à ne jamais considérer qu’une seule voie est possible : il existe tellement de chemins différents , de routes envisageables que chacun peut ou va emprunter en fonction de ses envies , ses convictions , sa perception du monde ;
Une carte se dessine alors pour chacun avec ses chemins de traverse, ses nationales, ses vicinales
Douter, c’est s’offrir la possibilité d’appréhender ces différents chemins et de les considérer à égalité entre eux, même si certains peuvent apparaitre plus risqués, moins faciles, plus escarpés …plus « casse-gueule » en somme ; :
- C’est un choix professionnel qui n’apparait pas évident
- C’est une orientation scolaire qui déroute
- C’est une relation difficile qui perdure, pour une raison qui apparait improbable pour l’extérieur
La langue française fourmille d’expressions qui sanctifie le doute : on dit « sans doute » , ou « ôte moi d’un doute » , ou encore , « dans le doute , abstient toi » ….et plus loin « le bénéfice du doute »
Douter, c’est aussi faire rentrer l’autre dans l’orbe de sa réflexion et permettre un cheminement ensemble pour trouver une voie commune, parfois médiane, souvent négociée, sans que le résultat ait un goût d’eau tiède, ni ne soit fade
On pourra objecter que le doute incessant empêche l’action et que son corolaire est l’apathie et l’engourdissement
Pourtant Douter n’empêche pas le glaive tranchant de s’abattre…souvent au bon endroit, car la réflexion, qu’entraine le doute, a précédé l’action
Douter, c’est enfin rendre à l’autre son humanité en considérant que l’erreur est permise. Qui voudrait aujourd’hui d’un patron tout puissant qui sait le la de toute chose et qui, comme un roitelet sur sa haute chaise, dirige en aveugle dans la tempête.
Même l’homme politique a subtilement introduit cette notion, dans des consultations à tout va , donnant l’impression que toutes les routes sont possibles et que la démocratie exige cette énième synthèse populaire. Pourtant, il a eu un mandat clair , sur son programme , sanctionné par un vote majoritaire qui ne souffre lui d’aucun doute , du moins dans nos démocraties .Le résultat , certes excessif et contestable, du doute politique est « le principe de précaution » , inscrit dans la constitution
Aristote concluait sur le doute en disant qu’il était le début de la sagesse
Voilà, qu’on se le dise, un doute vaut mieux que deux certitudes !!!
il est même recommandé et …salutaire!