A la découverte …du poivre long de Java. Ce  »piper longum » est une liane qui pousse encore à l’état sauvage sur les contreforts de l’Himalaya sous le nom de Pippali.

Bien que largement méconnu de nos jours, le long poivre a une riche histoire remontant à plusieurs siècles dans la cuisine primitive africaine, indienne, indonésienne et méditerranéenne.

Il provient désormais d’Indonésie où il est désormais cultivé alors qu’il a été une des premières épices à atteindre l’Europe, notamment au temps de la grand époque des Romains où il était très populaire.

Mais les premiers Européens à utiliser du poivre long étaient les Grecs qui ont appelé cette épice peperi. Lorsque les empires méditerranéens sont passés des Grecs aux Romains, les Romains sont devenus les principaux consommateurs de poivre de la région. La cuisine romaine était centrée sur les épices orientales avec des rôles principaux de poivre noir régulier et de poivre long.

Cette plante est une vigne grimpante aux tiges d’environ trois à quatre millimètres de diamètre. Ses feuilles ont des feuilles glabres, et mesurent environ dix à douze centimètres de long et trois à quatre centimètres de large. La vigne est dioïque, donc monosexuée, c’est-à-dire que chaque pied ne porte que des fleurs soit mâles (staminées), soit femelles (pistillées) avec des épis mâles d’environ cinq centimètres de long et des épis femelles d’environ quatre centimètres de long et de plus ou moins un centimètre de large. Ses baies sont sphériques et disposées densément sur l’axe.

Ce fruit se caractérise par sa forme d’épis très fin, compact et raide d’une longueur de 3 à 5 cm, avec des petites baies brunes presque noires, denses et resserrées.

Sucré et aromatique, le nez exprime d’envoûtantes senteurs de cannelle et de muscade, puis de réglisse. Une fois broyées ou concassées arrivent les parfums de carambar et de feuilles de tabac séchées. En bouche, après une attaque piquante qui s’estompe rapidement, les touches sucrées se développent avec une saveur de cacao et de chicorée, de fève tonka, de vanille.

Il supporte très bien, contrairement à de nombreux autres poivres, la chaleur prolongée.

Il peut donc, par exemple, être employé entier dans des papillotes de poisson, des plats en sauces ou des soupes.

Râpé ou concassé, il s’apprécie sur des plats comme l’osso buco, le fromage de chèvre frais, et les cucurbitacées sous toutes leurs formes.

Hildegarde de Bingen, mystique, compositrice, première femme naturopathe célèbre du Moyen Âge, écrit à propos du poivre long : « Le poivre long est chaud. Cette chaleur a en elle, le juste mélange et elle est sèche.

Cela rend l’esprit joyeux et purifie la compréhension et la conscience… L’âme de l’homme et son intelligence en sont clarifiées.»

Mâcher chaque jour six à huit graines rend paisible.

Il offrirait encore d’autres précieux bienfaits :

Il est un tonique général contre la tristesse et la fatigue mentale. Il tonifie la circulation sanguine et lymphatique grâce à ses huiles essentielles et il augmente l’appétit.

Il favorise la digestion par ses propriétés carminatives. Il est antitussif et antiseptique : il permet de soigner les troubles respiratoires.

Il est diurétique. Il est un antidouleur naturel et soulage les maux de tête et de dents, les douleurs rhumatismales, et celles causées par l’arthrite. Il est cicatrisant.

Le poivre long est très utilisé en médecine traditionnelle indienne pour lutter contre de nombreuses maladies comme la bronchite chronique, l’asthme mais aussi la diarrhée, la constipation ou encore le choléra.

Dans l’Ayurveda, il est désigné comme un exhausteur de longévité.

Il est aussi parfois employé comme aphrodisiaque.

Un super produit que je vous propose de cuisiner dès demain avec une souris d’agneau .

Le poivre long de Java
Xavier Guillet nous parle du poivre de java aux envoûtantes senteurs