Vincent Combeuil s’inquiète de la crise du logement

Libérons le logement

Récemment certains d’entre vous ont peut-être rencontré des problèmes pour vendre, acheter ou louer un logement.

Les professionnels de l’immobilier attendent désespérément l’appel du client.

Et les constructeurs ont vu leur activité chuter fortement.

L’an dernier, les ventes de logement se sont écroulées de 31% et les mises en chantier ont baissé de 6,4%. Et la tendance s’accélère fortement depuis le début de l’année.

Pourtant il existe une demande latente, mais qui ne trouve pas à s’exprimer.

Les causes sont multiples.

Tout d’abord la hausse du cout des matières premières a fait exploser de 30% les couts de construction. Compliqué de rentabiliser un chantier entre la hausse des matériaux et la baisse des prix de vente !

A Nantes, où les prix avaient un peu trop flambé, la baisse des prix est de 29% en un an !

Les propriétaires ayant du mal à accepter cette baisse, renoncent parfois à vendre leur bien en espérant des jours meilleurs (au risque de vendre encore moins cher demain !). C’est ainsi que le marché se bloque ; si personne ne vend, personne ne peut acheter.

La hausse des taux d’emprunt joue aussi un rôle puissant dans le ralentissement du marché. Les particuliers ont ainsi vu leur capacité d’achat maigrir de 30, 50, ou 80000 euros.

Ajoutez à cela la hausse du taux d’usure et les nouvelles règles gouvernementales pour calculer le taux d’endettement des particuliers.

Résultat : un dossier de prêt sur deux est refusé par les banques depuis l’été dernier. Elles ont accordé 40% de crédits de moins.

Le logement est aussi pénalisé par une foule de réglementations. Exemple, la lutte contre les passoires thermiques ; dans un an et demi on ne pourra plus mettre en location un logement classé G.

L’effet le plus immédiat est de soustraire à la location des centaines de logements que les propriétaires renoncent à louer par peur du cout des travaux et des soucis que cela entraine. Dommage pour les étudiants et les personnes à faibles revenus qui appréciaient malgré tout leur chambre de bonne.

Et certaines communes, comme Nantes, ont donné un gros coup de frein à la construction au nom de l’arrêt de l’artificialisation des sols.

Voilà comment de louables intentions aboutissent à raréfier les logements disponibles et à pénaliser les Français les plus modestes pour qui le logement devient trop cher.

Ajoutez l’encadrement des loyers, les difficultés à expulser les mauvais payeurs.

Sans parler des squats instrumentalisés par certaines associations qui spolient des propriétés. Une loi vient heureusement de durcir les sanctions contre ces pratiques.

Pas étonnant que des propriétaires se tournent vers la location de courte durée type AirBnb a paiement garanti, plus libre et parfois plus rémunératrice.

Ce ralentissement fait peser un risque fort sur l’emploi dans le secteur du bâtiment et de l’immobilier. On parle de 100 à 150 000 emplois menacés.

Que faire ? Luttons contre l’inflation bien sûr. Créons un cadre fiscal incitatif et stable, simplifions et accélérons l’instruction des permis de construire.

Récemment les professionnels de la construction et de l’immobilier ont exprimé leur inquiétude. Mais, charité bien ordonnée commençant par soi-même, ils ont fini par réclamer des aides, comme toujours. Curieux cette drogue de la subvention dont même les chefs d’entreprise ne peuvent plus se passer alors qu’ils se plaignent souvent des charges et des impôts trop élevés, comme des lourdeurs de l’administration.

Oublions les primes et les subventions, qui finissent toujours, toujours par être payées par le consommateur ; simplifions, allégeons, accélérons, libérons les énergies!

Crise du Logement - Le billet d'humeur par Vincent Combeuil
L'état du marché de l'immobilier