A la découverte de la figue de Solliès Pont

La légende raconte que la figue aurait été le fruit défendu du jardin d’Eden.

D’une belle robe violette, ces demoiselles viennent directement de Solliès-Pont, capitale par excellence de la figue en Provence.

Cultivées depuis 11.000 ans sur le pourtour du bassin méditerranéen, les figues comptent parmi les fruits cultivés les plus anciens, et peut-être le plus ancien que l’homme ait connu. Ses origines remontent si loin, que certaines traditions bibliques en font le fruit de l’arbre de la connaissance.

Fruit défendu chez certains, symbole d’abondance et de prospérité chez d’autres et notamment chez les Grecs, la figue est au cœur de la gastronomie méditerranéenne. Ses saveurs musquées, et parfois vanillées se prêtent très bien à la confection de pâtisseries ou de plats sucré-salé. C’est un fruit particulièrement gourmand au goût de miel. D’ailleurs, en grec la figue dénommée “suko” a donné notre mot “sucre”.

. Le figuier avait une dimension sacrée, c’est l’un des premiers arbres cités dans la Bible. Dans la Grèce antique, il était associé au culte de Déméter, déesse de l’agriculture.

Vraisemblablement originaire d’Asie, il était déjà cultivé au Proche-Orient dès 4 000 ans avant J.-C, et était l’un des fruits les plus consommés – aux côtés du raisin, de la datte et de l’olive – tant par les Phéniciens que par les Égyptiens, les Perses, les Grecs, les Crétois ou encore les Romains qui l’introduisirent en Europe. Six siècles avant J.-C., les Phocéens accostent sur nos côtes et fondent Massalia – la future Marseille. Peuple de la Grèce Antique, ils sont arrivés par la Mer Méditerranée avec, dans leur cale, des figues que les Gaulois ne tardent pas à découvrir.

Séchées ou grillées, les figues faisaient partie des provisions de tous les peuples antiques méditerranéens, remplaçant même souvent le pain. Les romains et les grecs en engraissaient même les oies.

Dans le Ménagier de Paris on retrouve les figues « rosties avec que des feuilles de lorier par-dessus » et dans le Viandier de Taillevent elles entrent dans la composition d’un pudding aux fruits secs, le « tailliz de Karesme » au même titre que les dates et les « raysins de Daigne ». Les figues sèches furent d’ailleurs jadis frauduleusement mêlées aux raisins de Corinthe, d’où des mélanges « mi-figues, mi-raisins » dénoncés par les marchands à la fin du Moyen-Âge. Expression qui a su résister au temps !

En France, la figue sera cultivée dès le VIIIe siècle, mais elle ne fait réellement son apparition sur les marchés qu’au XIVe siècle. Au XVIIe siècle, Louis XIV, grand amateur de figues, fait planter quelques 700 figuiers d’espèces différentes dans le Potager du Roi, à Versailles. La Quintinie, le jardinier du roi quant à lui ira jusqu’à cultiver des figuiers en caisses mobiles pour obtenir des récoltes précoces ainsi qu’en espalier contre les murs les mieux exposés pour que Louis XIV puisse trouver à son gré sur la table des figues fraîches.

Le « Ficus carica », son nom scientifique, est un arbre fruitier appartenant à la famille des « Moraceae » – comme le mûrier – qui a la particularité de produire un liquide laiteux, le latex.

La figue offre une multitude de vitamines et minéraux qui permettraient de prévenir de nombreuses maladies.

Grâce à ses glucides, la figue nous apporte une source d’énergie rapidement assimilable. Également riche en fibres et en protéines, la figue aiderait à la digestion. Sa douceur naturelle soulagerait entre autres la toux et les maux de gorge.

Pour finir, la figue serait antioxydante. Parfaite donc pour rebooster notre système immunitaire !

Portant fièrement l’Appellation d’Origine Protégée, les figues de Solliès répondent à un cahier des charges précis, gage de qualité pour vos confitures et chutneys.

Mais quelles sont les caractéristiques gustatives de cette fameuse figue de Solliès ?

Elle est issue de la variété bourjassotte noire. Ce sont des figues fraîches et entières, d’un diamètre supérieur ou égal à 40 millimètres, en forme de goutte d’eau écrasée, de couleur violette à noire nervurée.  Elles sont denses, fermes et souples. Le réceptacle est fin, vert pâle, la pulpe est charnue, couleur confiture de fraise à nombreuses graines fines et beiges.

Le nez est élégant, peu intense à notes végétales et fruitées de pastèque, melon blanc, fraise et autres fruits rouges.

La bouche est pleine à l’équilibre, caractéristique acidulé et sucré, craquante puis fondante, aux arômes intenses végétaux, fruités et à notes florales.

L’AOP c’est avant tout un terroir mais aussi une production avec un savoir-faire reconnu. Ce sigle est établi à l’échelle européenne .

Neuf après l’obtention de l’AOP pour son fruit frais dit « fruit de bouche », la filière a obtenu le 2 décembre 2020 une AOP pour la figue destinée à la transformation en confiture, coulis, sirop, sorbet… Une porte ouverte pour une meilleure valorisation des produits transformés à base de figues et un débouché où la demande est de plus en plus forte. Si la figue fraîche reste sans aucun doute le produit phare et emblématique de la filière, la figue transformée représente environ 30% de la production globale.

Elle est cultivée dans la Vallée du Gapeau jusqu’à Hyères où elle trouve toutes les conditions pour s’épanouir. Le climat méditerranéen, avec de faibles précipitations et de rares gelées, en fait son terrain de jeu idéal. Une centaine d’exploitants la cultive sur 120 Ha et 30 000 figuiers taillé ‘’en Gobelet .

Chaque année, la délicieuse figue est célébrée lors de la fête de la Figue et du terroir à Solliès-Pont.

La confrérie de la figue de Solliès regroupe les professionnels qui ont pour mission de mettre en valeur ce fruit emblématique . Leur tenue est violette et verte comme les feuilles et les fruits du figuier .

La fête de la figue a lieu tous les ans fin Août à Solliès pont ou on vient aussi fêter les belles récoltes qui vont jusqu’à 1400 tonnes par an.

L’AOP Figue de Solliès soutient l’économie locale ! la coopérative Copsolfruit de Solliès-Pont ! embauche chaque année jusqu’à 80 saisonniers et contribue ainsi au développement de l’économie locale

Les adeptes de régime minceur trouveront en la figue une alliée alimentaire considérable. En effet, son apport calorique est relativement bas. Consommée fraîche, une figue, qui pèse approximativement 45 g, n’apporte que 25 kcal en moyenne. De ce fait, sa consommation s’intègre sans problème dans un régime alimentaire hypocalorique ou un régime minceur visant à garder la ligne.

La nature exceptionnelle de son « fruit » n’est pas la seule originalité du figuier. Sa reproduction l’est tout autant ! En effet, les figuiers mâles produisent bien le pollen, indispensable à la perpétuation de l’espèce. Mais, les fleurs femelles étant fermées hermétiquement dans les figues, elles ne peuvent recevoir le pollen via le vent et être fécondées. En réalité, c’est une minuscule guêpe, le blastophage qui, chargée de pollen, se fraye un chemin jusqu’à la fleur et rend ainsi la reproduction possible !

La production française de figues est de l’ordre de 4000 tonnes environ et donc bien loin derrière la Turquie (280 000 tonnes), l’Égypte (190 000 tonnes) et le Maroc (180 000 tonnes) qui à eux trois représentent 60 % de la production mondiale.

La figue de solliès Un ‘’ arc en ciel de septembre’’ avec tous les fruits de cette fin d’été en version dessert à l’assiette créatif ! Figues rôties et fraîche , raisin du jardin, pommes de la prairie crue et en compote, poire pochée aux épices, mirabelles au miel , crème à la liqueur de noix , biscuit aux noisettes et poudre de mûres sauvage .

 

L'ingredient du Chef du 27 octobre 2022
A la découverte de la figue de Solliès Le chef Xavier Guillet nous fait découvrir un fruit particulièrement gourmand au goût de miel