Quelques questions sur l’école et la mixité sociale.

Le plan présenté par notre ministre de l’Education nationale le 17 mai dernier sur la mixité sociale nous concerne tous et fait réagir le parent d’élèves que je suis et surtout le professeur, métier que j’exerce depuis longtemps et qui est un des plus beaux métiers du monde, pour rester modeste.

 

Nous découvrons qu’existe depuis 2016 un IPS, indice de position sociale des lycées, qui évalue donc les établissements selon la position sociale des parents, ce qui au passage montre que l’administration fiche les parents, les élèves et les établissements en fonction de leur position sociale. Cet IPS a été rendu public fin 2022 et sert désormais d’outil à la politique scolaire du gouvernement contre la ségrégation scolaire ; et le ministre met en avant des expériences pilotes de mixité sociale dans l’Académie de Toulouse. Certes le niveau scolaire des élèves de milieux défavorisés n’y augmente que très peu, mais celui des élèves favorisés ne baisse pas ; et surtout l’essentiel c’est que la mixité sociale favorise la cohésion sociale, l’estime de soi scolaire et l’optimisme, bref le bien-être des élèves. Est-ce donc à cela que sert l’école ? Je demande depuis longtemps à mes élèves et étudiants pourquoi ils sont en cours et nous discutons des missions de l’école. D’abord transmettre des savoirs divers et il peut y avoir beaucoup de bonheur et de joie dans cette gratuité de la connaissance : offre-t-on cela aux élèves défavorisés ? Ensuite préparer à un métier, en valorisant les compétences et en donnant donc une place méritée dans la société : offre-t-on cela aux élèves défavorisés ? Enfin former des citoyens républicains et pour certains politiques c’est le plus important voire le seul objectif de l’école: d’où l’éducation civique, l’éducation morale, l’éducation sexuelle sous toutes ses formes, l’éducation environnementale, l’éducation écologique, la lutte contre l’homophobie, contre la transphobie, etc. Est-ce vraiment de cela dont ont besoin nos jeunes ? Il m’arrive de regretter Jules Ferry et son modeste ministère de l’Instruction Publique, au service du peuple, qui permettait la méritocratie républicaine et j’ose le dire l’élitisme républicain, car j’en suis un pur produit et exemple. Merci encore à mes instituteurs et à mes professeurs du public de m’avoir tant donné !

Quelques Questions sur l'ecole et la Mixité Sociale - par Eric Picard
Un nouveau plan du ministère de l'Education Nationale