Les grands hommes ?
Il y a quelques jours j’entendais un chroniqueur parler de l’espérance de vie bien plus grande qu’ont les sportifs de haut niveau. Il expliquait que c’était dû aux qualités physiques innées de ces personnes et à leur entrainement poussé. C’est sûr c’est formidable de gagner des jours de vie en plus. J’admire la beauté du geste technique proche de la perfection, celle de la performance, du dépassement de soi ! Mais est-ce qu’on pourrait parler de l’espérance de vie apportée par les marathoniens en don de soi ?
C’est un peu 2 conceptions de la grandeur d’une personne. Celle fondée sur la force qui est dominante, qui a le pouvoir, qui est reconnu, admiré… mais : est-il aimé ? et puis il y a la grandeur fondée sur la quête d’amour par des êtres vraiment purs. Là est la vraie grandeur selon la philosophe S. Weil, celle qui permettrait d’instaurer une civilisation meilleure, si on la donne à voir, à aimer. Et elle nous pose cette question « Puis-je n’admirer dans l’histoire que les actions et les vies qui reflètent la vérité, la justice, l’amour ? »
Il y a une éducation à entreprendre pour discerner ce qu’est une personne admirable et donc à regarder, à imiter.
Qui ou que Vais-je mettre à l’honneur ? La conquête d’un pouvoir, d’une terre, d’une gloire sur les réseaux ? Ou le service invisible, le petit don quotidien, la disponibilité ?
Où est la vraie grandeur à mon échelle ? Quel modèle est-ce que je montre à mes enfants, mes élèves, mes étudiants, à mon frère ?
- Weil en travaillant deux ans ouvrière dans une usine, en confrontant ses pensées à celles d’autres intellectuels et en écrivant avec une plume fine et exigeante jusqu’à sa mort nous montre un chemin.
Ce matin je veux mettre en lumière les petits riens qui font tout. La maison Nicodème où des personnes anonymes quotidiennement prennent soin des malades en soins palliatifs par leur attention, leur écoute et une technique médicale de pointe et qui sont invisibles mais construisent un peu ce monde meilleur.
Ou encore Les jeunes de l’Économie de François qui ont organisé le 28 janvier à Assise, un marathon de lecture mondial du conte arabe des Mille et une nuits, l’histoire de la célèbre Shéhérazade, pour rappeler la situation critique des droits des femmes afghanes et iraniennes.
Et d’autres jeunes, ici dans l’ouest ont décidé de tenir compagnie à des personnes âgées, en faisant des jeux de société ensemble, de la cuisine, partager des goûters et se raconter leur vie. L’association s’appelle « Raconte-moi une histoire » et a été fondée des jeunes nantais. Vous pouvez entendre l’entretien qu’ils ont donné à RF sur le site www.radiofidelité.com.
Ça vous parle l’invisible grandeur ?
Qui mettre sur un piédestal?